Marylou

J'ai crée ce blog au départ pour «aider» les gens à garder un œil sur Billy the Kod.
Une sorte de «création de contenu» pour rester en contact avec la petite clientèle que j'avais réussit à appâter avec mes petits bijoux.
Sauf que des bijoux ça fait un ptit moment que j'en ai pas fait, et quasi autant de temps que j'en ai pas vendu.
(Il en reste quelques uns, hésites pas!)

Du coup le blog est devenu un petit chez moi virtuel que je me «forçais» un peu à remplir.
Sauf que j'ai plus trop l'envie, les idées et le temps pour ça.
C'est surtout l'envie réelle qui manque.

J'adore écrire, je sais pas pourquoi, je sais pas d'où ça me vient.
Je me souviens que petite j'avais commencé à écrire au tout départ quand on vivait chez ma mamie, j'avais environ 9/10 ans.
La première chose que je me souviens avoir écrit c'était une émission de radio, j'avais ensuite demandé à mon père de m'offrir une chaîne hifi avec option dictaphone (en gros) : j'écrivais pour ensuite parler dans mon ptit micro etc.
Ensuite j'ai essayé d'écrire un roman, j'avais pas l'idée, mais j'avais l'envie très forte et la conviction que c'était ça que j'aimais : noircir des pages.
J'ai toujours écrit depuis.
(D'ailleurs, le dis pas, mais mon rêve secret c'est d'écrire un livre, un jour, et de le voir en librairie et de pleurer à genoux devant la couverture parce PUTAIN JE L'AI FAIT !!!)

Bref...

J'ai eu quantités de blogs (sérieux c'est de l'ordre de la pathologie presque), tous fermés depuis (sauf un, mais c'est parce que j'ai plus les mots de passe donc il reste perdu dans les méandres de l'Internet), et maintenant celui ci, que je m'apprête à fermer aussi.
Parce que, comme je disais (oui, cet article sera fouillis), je n'ai plus trop l'envie, que je ne fais plus trop de bijoux (ça reviendra peut être) et que je n'ai pas envie de me forcer, c'est nul de se forcer.

Bon, je prends mes précautions quand même, je garde mon Tumblr ouvert, déjà parce que j'aime bien les photos, et aussi pour avoir un endroit à aller noircir si l'envie revient.
Parce qu'en fait écrire je continue, écrire je le fais depuis presque toujours, mais en ce moment c'est «être lue» qui m’intéresse moins.

Pour être honnête, je me suis rendue compte que les articles «création de contenu» me généraient presque des angoisses (c'est beaucoup trop fort «angoisse» mais c'est l'idée) de type «Est ce que les gens ont lu? Qui? Qu'en ont ils pensé? S'ils commentent pas, c'est qu'ils s'en battent la nouille?» etc etc... BORING!
Alors que les articles «sincères» (non pas que les autres soient des «mensonges» mais tu vois quoi) ne m'ont jamais fait cet effet là.
Je crois que ça tient de la sincérité justement : un article «commandé» (par moi même, certes) entraîné automatiquement une sorte d'inquiétude.
Les statistiques de la plateforme Blogger en ont marre de voir ma tronche se demander «Alors? Alors?» et j'en ai marre de «m'infliger» ça.
Alors stop, tout simplement.
Je ferme cet endroit. Si j'ai envie d'écrire il me reste mes cahiers, et si j'ai envie d'être (potentiellement) lue, il me reste .paolita.
Et comme je sais pas du tout si il y a un machin pour suivre les connexions au Tumblr, si je suis lue ça sera tant mieux, et si je suis pas lue je ne le saurais pas et ça sera très bien comme ça.

J'ai supprimé mon compte Facebook perso en début d'année, je me rends compte que peut être tout est lié : j'ai envie de plus de vrai, d'arrêter de me remplir avec du vide en quelque sorte.
J'ai envie, pour parler sale, d'arrêter de me branler.

D'ailleurs, moi qui était une vraie vorace de magazines, et de blogs surtout, je réalise que j'en suis beaucoup moins friande maintenant.

Je reste groupie de La Chic Fille (avec que des majuscules) devant l'éternel, je crois qu'il n'y a plus qu'elle que je lis avec toujours le même appétit (on reste dans le champ lexical de la bouffe comme ça on se perd pas en route).
En fait, son article tout récent sur les magazines a fait écho en moi.
Les magazines j'ai arrêté y a un ptit moment, à part NEON, que j'aime bien de temps en temps, mais les blogs et les magazines féminins ne me satisfont plus.
Là encore, cette impression de me nourrir de vide m'a lassé.
L'écho que ça a fait c'était au tout début de son article en fait, elle avait déjà parlé de sa lassitude à propos des magazines féminins et si elle était ma pote, au tout début de l'article je lui aurais dit «mais enfin, si tu en as marre, si c'est plus cool et simple, arrête, c'est aussi simple que ça».
Alors j'ai décidé d'être ma propre pote, et je me suis écoutée, comme on écoute nos potes quand elles nous disent clairement ce qu'on pense tout bas.
Mon blog je ne le vis plus «cool et simple», alors j'arrête.
C'est simple. Et peut être même que si je me le racontais je dirais : c'est sain.

Bref, les magazines, les blogs, Facebook, le vide, l'impression de faire pour faire, de dire pour dire, d'écrire pour écrire...

Tout est lié jte dis.

Du coup je pense que je vais peut être carrément supprimé le blog, je sais pas encore.
Déjà je décide de vous faire ma ptite VGE («au revoir»). Un pas après l'autre.
Si je le supprime, peut être, sûrement, je basculerais sur .paolita les articles d'ici pour lesquels j'ai encore un peu de tendresse (oui j'ai de la tendresse pour mes mots à moi, c'est pas prétentieux, c'est mignon, laisse moi!).
Et peut être que j'y finirais les articles que j'avais commencé à écrire pour ici.
Je vous ai pas parlé de Panonica, ni du film Her qui m'a chamboulée, j'ai pas dis grand chose sur ma maman et rien sur la parenthèse inattendue, alors que j'avais l'intention.
Donc peut être, sûrement (attention whorisme à son maximum? Ouais peut être...).

En tout cas je vous remercie de l'accueil que vous avait fait à ce blog, à mes bijoux et à moi, un peu, par extension.

Amour, bijoux, bisous, câlins...
Goodbye  

Dans le tram

Ce garçon, dans le tram, il avait l'air si timide, si peu sur de lui.
On aurait dit qu'il n'existait presque pas.

Et cette fille est entrée. 
Ils se sont embrassés et sous son regard, le garçon est devenu lumineux.
En une seconde, c'était le plus vivant du tram. 

J'ai eu envie de lui prendre ça. Ce truc qu'il avait en plus. 
Il avait l'air d'avoir plus chaud, d'être plus droit, plus grand, plus beau, de mieux respirer, et il est devenu plus rose. 
Ce garçon terne et gris qu'il était avant elle est devenu plus heureux physiquement. 
En un baiser. 

Son truc en plus c'était juste elle. Elle l'aimait. Elle le transformait.

Et je me suis demandé, la fille, est ce qu'elle le connaissait comme moi je le "connaissais" le garçon? Comme il était juste avant qu'elle n'entre?

Est ce qu'elle l'aimait comme ça, avant que son amour à elle le transforme ou est ce qu'elle l'aimait comme il été une fois transformé?

Est ce qu'elle aussi était physiquement triste avant de monter dans le tram?  

Et est ce que elle, du coup, elle le voyait toujours rose son garçon?

Lire le passé dans les cicatrices

Le 08 mars, dans ma timeline, ce tweet :




Je m'étais fait cette réflexion sur les cicatrices 2 ou 3 jours avant, dans la voiture qui me ramenait de vacances.

Pétasse, je me regardais dans le rétro et j'ai remarqué mes cicatrices de varicelle, le long de ma mâchoire.
J'ai une petite constellation à laquelle je ne prête quasi jamais aucune attention.

Ma mère, elle, assez souvent finalement, levait les yeux vers moi, voyait les petites marques et s'étonnait que ma peau ait si mal cicatrisé. Pour elle c'était toujours l'occasion de raconter l'anecdote de la varicelle INCROYABLE que je m'étais coltinée "t'en avais partout des boutons, PARTOUT", et l'occasion de reparler de la varicelle de ma sœur, survenue pendant que ma mère était enceinte de moi, "ah vous m'en avez fait voir toutes les deux hein..."

Ces petites marques de rien du tout, que peut être même certaines personnes qui me connaissent par cœur n'ont jamais remarqué et qui réveillaient toujours les souvenirs de ma mère.
"Lire le passé dans les cicatrices"...

Dans la nuit du 08 au 09 février 2014, maman est "partie" comme on dit.
Je déteste ça "elle est partie".
On attend un retour avec cette connerie de "partie".
Maman est morte, elle n'est plus là, elle ne sera plus jamais là, elle ne reviendra pas.

Et, quand, dans la voiture ce jour là, mes cicatrices m'ont fait penser à ma mère, d'un coup, elles ce sont toutes transformées en bons souvenirs.
Comme cette marque presque imperceptible que je cherche parfois sur mon index qui me rappelle toujours mon cousin qui chante Stayin' Alive, les beaux étés, les belles vacances.
Et, comme la cicatrice sur le petit doigt de ma fille, ou celle du coude de ma sœur, j'ai des souvenirs dans le corps des autres aussi.

Je me suis dit ça et j'étais comme apaisée de le découvrir, de savoir que quelque part sur nous il y a des empreintes d'un moment T que quelqu'un garde en mémoire, et inversement.
Et bon ou mauvais finalement.
Je sais pas pourquoi ça m'apaise.
Mais ça m'apaise vraiment.

Il arrive tout un tas de chose depuis le 08 février. Et il y a eu beaucoup de choses avant, bien sur.
Et j'ai de plus en plus envie d'archiver carrément tout ça, tout consigner, tout noter.
J'ai pleins de petits carnets, agenda, feuilles volantes, que j'ai noirci parce que j'en noirci toujours, et c'est peut être bizarre mais j'ai envie de tout reprendre et, oui, tout archiver.
Je me fais beaucoup de réflexions anodines ou plus profondes, certaines petites choses ont changées déjà, comme cette histoire de dire maman au lieu de ma mère, je sais pas, pleins de petits ou de gros trucs...

C'est la première fois que je perds quelqu'un et c'est de ma mère qu'il s'agit.
Alors ça me chamboule pas mal tu vois.
Donc quand je parle d'archiver, j'ai comme envie d'en faire une cicatrice en fait, si on creuse...
De laisser une marque de tout ça.
Parce que sinon "tout ça" ça reste "tout ça", "maman est morte" ça reste "maman est morte" et c'est tellement bien plus que ça.

Je n'envisage pas complètement de le faire cet "archivage", et encore moins en public je crois, mais je voulais quand même le dire, et parler des cicatrices et des bons souvenirs.



Sur la photo c'est ma mère, en 81, t'en crèves hein de comment c'est une bombe?!

Facebook, meringue et mère la morale...

"Comme tous les ans, on se mobilise contre le cancer du sein. Voici le jeu de cette année : On propose que les FILLES fassent une chose pour sensibiliser tout le monde face au cancer du sein. C'est facile et j'aimerais que vous participiez TOUTES !!! Il y a deux ans, on avait fait le buzz en écrivant la couleur de notre soutien-gorge dans notre statut. Les hommes se sont questionnés pendant des jours. Ils se demandaient pourquoi toutes ces couleurs sur les murs. La presse et la TV avaient parlé de nous dans le monde entier ! L'an passé, il fallait écrire le fruit ou la fleur qui correspondait à notre statut amoureux sur notre mur. Cette année, c'est un nom de sucrerie. Ne répondez pas à ce message..... Écrivez seulement le mot qui s'applique à vous sur votre mur, puis envoyez ce message en privé à toutes les FILLES que vous connaissez !!! Et bien sûr pensez au dépistage !!! CHOCOLAT : célibataire, MERINGUE : c'est compliqué, TAGADA : je suis volage, ARLEQUIN : fiancée, SUCRE D'ORGE : en couple, DRAGIBUS : mariée, CHAMALLOW : je suis l'autre moitié, SMARTIES : n'arrive pas a trouver le bon, CARAMEL : souhaite être célibataire, NOUGAT : souhaite se marier avec son partenaire. Pour renvoyer ce message en privé à vos contacts FILLES, faites "copier" sur le message, sélectionnez "nouveau message" puis "coller". A toi ! A vous !"

J'ai reçu ça sur Facebook récemment. Toi aussi sûrement.
Alors alors, pardon mais cette chose, que je reçois chaque année, m'énerve à chaque fois. Et cette année tout particulièrement, alors cette fois je prends la peine d'en parler.
On va pas rigoler, le cancer c'est pas marrant. C'est déjà la première chose qui m'énerve avec cette "invitation à se mobiliser". Dédramatiser le cancer n'aide en rien selon moi à sensibiliser les gens.
"Sensibiliser", c'est ce que ce jeu "promet", rappelant qu'il y a deux ans ça avait fait le buzz... 
Alors oui, on voit fleurir sur certains statuts des "caramel" des "meringue" et autres sucreries et puis quoi?!
Est ce que les FILLES, TOUTES, se font dépister pour autant?
Je serais vraiment curieuse de savoir combien de FILLES ont pris rendez vous avec leur médecin suite à ce message?
(D'ailleurs, honnêtement, je me fâche, mais j'ai pas bien l'impression que ce truc ait été beaucoup "partagé"...)

Donc je vais vous dire ce que je veux bien recevoir et partager, ce chaque année, même une fois par mois si vous voulez, sur facebook, sur twitter, sur instagram, où vous voulez :
LE CANCER TUE. Encore aujourd'hui et même si "le cancer du sein ça se soigne très bien de nos jours", le cancer on a pas encore trouvé le remède. Ça se soigne pas "très bien".
Et crois moi, guérisons ou pas, quand le cancer entre dans ta vie que ce soit toi qu'il attaque ou un de tes proches, ta vie il la bouffe et plus jamais elle ne sera la même.
Contre le cancer il n'y a rien à faire. Rien à part le surveiller.
Alors oubliez facebook un moment, oubliez votre statut amoureux, oubliez le buzz, DEPISTEZ VOUS, simplement.

Les femmes âgées de 50 à 74 ans sont invitées à se faire dépister tous les deux ans. GRATUITEMENT.
Ça s'appelle le "dépistage organisé".
Ça veut dire que si tu as plus de 50 ans et moins de 75, que la CPAM as déjà entendue parler de toi et que tu es en France, ton charmant pays t'invite à te rappeler que tu as une santé, une seule et que ce serait bien d'en prendre soin, encore plus quand ça coûte rien.
En dehors de ça, si tu as moins de 50 ans et plus de 75, donc, le cancer du sein peut aussi t'arriver (et oui, c'est mal fichu, même les jeunes et les vieux peuvent tomber malade, chienne de vie). Alors certes tu ne recevras pas d'invitation pour aller checker tes ptits (ou moins petits) nénés, mais ça ne te dispense pas de surveillance.
Surveillance que tu peux déjà faire seule, n'oublions jamais ça : ton corps tu as le droit de le connaitre toi même et de le surveiller. Ensuite il y a ton médecin traitant, à l'occasion du petit coucou hivernal pour guérir de cette bronchite carabinée, demande lui à ton médecin, dans le doute, au cas où, de te palper les seins.
T'as pas envie? T'aimes pas qu'on te tripotes? T'aimes pas les médecins? Que les choses soient claires : si par malheur tu choppes un cancer du sein, tes seins vont être palpés, tu vas être auscultée, touchée, etc.
De toutes ces bonnes excuses que tu te donnes pour t'éviter la gêne que le corps médical occasionne chez toi, rien ne te seras épargner.
Donc si tu as des boules dans tes seins, si tu as des douleurs, si tu as des soupçons ou si juste tu veux me rassurer, rassurer tes proches ou te rassurer toi, consulte ton médecin traitant, ou ton gygy, et demande un dépistage, ça sera toujours ça de gagné sur le cancer. Parce que oui, un dépistage est une victoire, une victoire contre la peur, déjà, et en cas de soucis, un dépistage fait "par hasard" peut te donner du temps, et du temps en cas de maladie, on en a besoin.*

C'est très pédant et moralisateur ce que je raconte là, mais j'y tiens. Je trouve ça tellement ridicule ce message sur facebook, selon moi il ne fait rien avancer si ce n'est cette impression que le cancer n'arrive qu'aux autres.
Ça n'arrive pas qu'aux autres, et se faire dépister est à ce jour la seule arme que l'on est, c'est important de se souvenir de ça.
Je connais trop de gens autour de moi qui n'ont pas peur du cancer, et j'ai l'impression que ce message de "mobilisation" n'est rien d'autre qu'un "jeu".

A ceci j'ajoute que c'est un jeu que je trouve "dangereux" au delà de la désacralisation du cancer.
Les FILLES, déjà, vous vous sentez pas agressées quand on s'adresse à vous comme faisant partie d'une communauté (celle des FILLES, en majuscules, parce que c'est important) alors que votre sexe n'est pas garant de vos aspirations à faire partie de ce groupe si étendu et disparate que celui des FILLES?
Ces majuscules et ces invitations à faire de votre statut facebook un message à l'attention de tous, ces injonctions à partager avec vos contacts facebook une partie de votre vie des plus personnelle, ça vous dérange pas?
Personnellement moi oui, ça m'emmerde sérieusement que sous couvert d'une pseudo mobilisation on me demande d'étaler ma vie, de le faire publiquement mais de façon cachée afin d'exclure les hommes dans le but d'attirer leur attention. (?!!??)
Attends, on reprend les choses dans l'ordre : l'idée c'est de se mobiliser, entre FILLES, TOUTES, de faire le buzz, à l'insu des garçons (pas de majuscule hein, non non non), en disant, de manière codée, des choses qu'en temps normal peut être, on préfère garder pour soi. OKAY.
Et ça le cancer, ça lui fait peur, il se dit "han lalalalalalalala, elles sont beaucoup trop fortes les FILLES, TOUTES, elles ont fait ça toutes seules en plus, sans les garçons, vas y jme tire, elles sont beaucoup trop fortes pour moi, je vais aller m'acheter des chichis à la place tiens, ça me changera..." OUI, TOUTAFAIT, BIEN SUR.

Je suis assez rigide avec facebook, pas du genre à tout privatiser etc mais du genre à ne pas y raconter ma vie, je suis active sur facebook, sur mon profil comme sur celui des autres, mais je garde toujours en tête que facebook peut devenir intrusif, que ce que je donne là bas, on peut me le prendre, que ce j'y dis peut y être déformé etc. Donc je fais attention à mon profil, j'en prends "soin", je ne laisse pas traîner sur mon mur des messages trop personnels, je n'en partage pas sur les murs de mes ami(e)s, j'y ai supprimé quasiment toutes les photos de ma fille, parce que ce sera à elle de gérer son image publique, comme je disais je n'y raconte pas ma vie, ni celle de mes ami(e)s, ni celle de ma fille (à part quand elle me dit des trucs drôles et que je peux pas m'empêcher de la citer parce qu'elle est trop géniale cette gamine, il faut que tout le monde le sache...).
Je préserve mon profil Facebook parce que c'est une passerelle vers ma vie, que je le veuille ou non, et je sais que nous sommes de plus en plus dans ce cas. De plus en plus on se rend compte de l'impact que Facebook peut avoir, alors on se préserve, on peaufine son profil, on y fais attention. Ce message m'a fait réaliser qu'à force de réseaux sociaux, on s'inquiète virtuellement de choses concrètes, on agit virtuellement, on "fait le buzz" et paf, le concret, le réel est aspirer dans le vortex du virtuel.

Bref bref bref, je m'arrête ici, je ne pensais pas être si longue et si chiante, je me fais penser à mon prof d'Histoire Géo de seconde et croyez moi, en plus de postillonner, il était vraiment relou.

Du coup je vous embrasse fort les boobs, et quand je reviendrais je serais moins fâchée et moins chiante, promis.



* Si vous avez vraiment "peur" de ces actes médicaux que vous ne connaissez pas, je vous fait rapidement le topo : s'il n'y a pas à s'inquiéter (avant 50 ans, après 75 et en dehors de l'hérédité donc), la première chose à faire c'est de surveiller vous même vos seins, le mieux étant de le faire après les règles, chaque mois : on se met devant la glace on vérifie que rien ne s'écoule du mamelon, on vérifie qu'il n'y a pas de plis anormaux, de crevasses, ou que la peau ne pèle pas. Ensuite on lève un bras et on palpe (doucement, inutile de rendre ceci douloureux) le sein du côté du bras levé, on palpe en "cherchant" une boule, une grosseur, ou des fissures, sur le sein, le mamelon, et sans oublier la partie entre le sein et l'aisselle, idem de l'autre côté. Si on sent quelque chose qu'on ne sentait pas avant, on va voir son médecin et on le laisse maître de la situation, lui seul pourra vous dire s'il y a lieu de s’inquiéter ou pas.
(J'ai pris la peine de vérifier tout ceci avec mon médecin traitant et auprès du centre de coordination de dépistage de mon département, je fais pas les choses à moitié, je me moque pas de vous!)
Voici un lien qui vous donnera les lieux où vous pouvez prendre les informations nécessaires si vous voulez vous faire dépister. 

Ça concerne le dépistage organisé (le dépistage pour les personnes "à risque", donc les femmes de 50 à 74 ans) mais j'ai vérifié : ils donnent aussi les infos aux personnes qui ne sont pas considérées "à risque", ils peuvent donc vous diriger vers un interlocuteur adapté à votre âge, votre situation, ou même vos finances.
Au passage, rapidement, j'en profite pour signaler que les hommes ne sont pas aussi éloignés du cancer du sein qu'on le pense. 1% des cancers du sein arrivent à des hommes. Messieurs n'oubliez pas que n'êtes pas à l'abris. Mais surveillez surtout votre prostate, quand même ;)

Et n'oubliez pas d'écrire à l'arc mouahahah.

Vivian Maier


Moi qui me plains régulièrement de n'avoir pas accès comme je l'aimerais aux diverses expositions parisiennes, j'ai récemment pu profiter d'une exposition qui m'a bluffée pour plusieurs raisons.

La première étant que l'exposition, à Tours (infos ici), est gratuite. 
La seconde étant que les photos que j'y ai vu sont bluffantes : les personnes photographiées ont toutes des "gueules", tout est subtil et lumineux et j'ai vraiment eu la sensation de découvrir pour la première fois ces époques et ces lieux (le travail de Vivian Maier court des années 50 à quasi 90 et se situe dans les rues de New York et Chicago).
Et la troisième, c'est l'histoire même de cette "street photographe" à l'œuvre colossale (à ce jour on estime avoir reconstitué environ 90% de son travail, ce qui représente 120000 négatifs, une bonne centaines de films et un "petit" millier de tirages).

J'y suis allée en ne sachant rien sur Vivian Maier, si ce n'est qu'il s'agissait de "street photographie" principalement, et ce fut une très très bonne surprise.

Je ne vais pas m'attarder sur les descriptions des photos etc. car je ne sais pas parler photographie, je n'y connais rien et ce serait bien présomptueux de ma part que d'essayer.


Si je voulais vous parler de Vivian Maier ce n'est donc pas réellement pour vous parler de ses photos, si ce n'est pour vous inviter vivement à aller voir l'expo à Tours ou Paris (infos ici), mais surtout pour vous parler d'elle.
Ou plus précisément de l'histoire qui se cache derrière les expos.


Vivian est morte en 2009. A 83 ans.
Elle a commencé à prendre des photos au début des années 50 et ne les a jamais montrées, n'en a fait tirer que très peu, et n'a jamais cherché à faire "évaluer" ou à vendre son travail.
Pour gagner sa vie, Vivian Maier était nounou.
La photo était en quelque sorte son passe temps. Vu le nombre de clichés, on peut même sans trop s'avancer parler de passion voire même d'obsession.

Son travail a été découvert par hasard, en 2007, par un agent immobilier, John Maloof, qui après avoir compris qu'il détenait là un trésor, s'est évertué à numériser les négatifs, à collecter les œuvres et à rechercher cette mystérieuse photographe.
Ironie ou destin, John Maloof ne découvrira le nom de Vivian Maier que quelques jours seulement après la mort de cette dernière.
John Maloof a alors entreprit un travail de recherche que j'imagine titanesque, entre rencontres avec les proches de Vivian Maier (plus de 60 personnes), tirage des négatifs, numérisation des films, protection des œuvres, archivage et classement.

Ce travail astronomique lui a permis de reconstituer sa vie, de cerner sa personnalité, et de nous livrer un site officiel, des expos, un livre, et un documentaire sur Vivian Maier et son œuvre.
Le tout, je trouve, avec élégance et dignité.
Les photos n'ont pas de titres, puisque Vivian n'en avait pas indiqué, quasiment toutes sont datées, certaines ont des annotations expliquant la scène, et surtout John Maloof a pris la peine de s'interroger sur la personne derrière les clichés au lieu de se contenter de puiser dans ses négatifs.

John Maloof a mis en lumière le travail de Vivian Maier et l'a faite découvrir au monde entier.
Sans lui, peut être n'aurait on jamais vu ces photos et ces films, peut être Vivian Maier serait elle restée éternellement l'anonyme qu'elle était encore au moment de sa mort.



Je trouve cette histoire grandiose, et ces photos splendides.
Cette femme qui a passé sa vie à tout photographier avec talent, sans pour autant voir la plupart de ses clichés ; qui d'employeurs en employeurs transportait avec elle ses cartons remplis de négatifs et de bobines ; qui est morte dans le dénuement et l'anonymat et qui, une fois morte connaît la gloire et la reconnaissance.


A l'image de ses photos, l'histoire de Vivian Maier est triste, belle, mystérieuse et laisse une impression lumineuse.





Encore une fois je ne saurais que vous conseiller d'aller voir une des ces deux expositions, voire les deux si vous en avez l'occasion.
Celle de Paris se termine le 21 décembre, celle de Tours le 01 juin 2014 (et est gratuite, est il nécessaire de le rappeler?).